Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous une belle découverte. Il s’agit du petit ouvrage d’une retraite Vipassana écrit par Catherine HELAYEL en 2007. Je remercie au passage Michel Nguyen comme j’ai découvert ce petit ouvrage par l’intermédiaire de son blog Camino, mon chemin spirituel, méditer, militer et agir pour un autre monde possible.
J’ai beaucoup apprécié ce récit comme on y découvre tout le déroulement d’une retraite Vipassana et surtout cet ouvrage m’a amené à changer de regard sur la façon de vivre la douleur. Je m’en explique.
Habituellement, on souhaite se préserver de la douleur en bougeant plus ou moins sur le coussin, en s’agitant. C’est la même chose avec le mental, quand un malaise apparaît on se débat pour ne plus avoir à le ressentir et essayer de s’en débarrasser puis cela revient inévitablement tôt ou tard. L’auteur ici décrit très bien la difficulté à ne pas bouger, à simplement observer cette douleur qui se déplace, qui s’intensifie ou se réduit.
Les conditions de la retraite font qu’elle est capable d’aller bien au-delà de ce qu’elle aurait pu endurer seule. C’est en même temps ces conditions-là qui la font passer un sale quart d’heure. Je vous laisse découvrir son 3ème jour !
Pourtant avec le temps et la concentration qui s’intensifie et se renforce. Les fruits de cette patience lui permettent de voir les différentes dimensions de la douleur, d’arriver à plus de détachement. La douleur n’est plus à fuir, à éviter, mais une occasion d’observer, de développer son attention.
Voici un extrait :
« J’observe aussi mon état d’esprit par rapport à la douleur.
La douleur peut provoquer de la peur, de l’angoisse ou de
l’inquiétude. J’observe alors la douleur physique (objet
physique), mais également mon état d’esprit (objet mental).
Et si en plus d’observer, je note, j’observe mon esprit qui
note (objet mental). Il y a alors trois objets observés: la
douleur, l’état d’esprit et l’esprit qui note.
Lorsqu’une douleur est observée de manière attentive, ce
n’est plus qu’une douleur, qu’un objet physique à observer
parmi d’autres. Mais, à partir du moment où l’observation
cesse ou devient superficielle, la douleur reprend le dessus. »
Voici un autre extrait à propos de ses huitième, neuvième et dixième jour de retraite :
« La douleur est devenue, au fil des jours, un objet très
présent. Si les premiers jours, elle n’apparaissait que vers la
fin, depuis quelques jours, la douleur apparaît très peu de
temps après le début de l’assise, parfois elle est même
présente dès le début de l’assise.
La douleur n’a pas changé, c’est mon attitude à son encontre
qui a changé. Au lieu d’en avoir peur, je la considère comme
quelque chose de bénéfique car je sais que grâce à elle, je
vais progresser dans la compréhension de sa vraie nature. »
Je vous recommande ce petit ouvrage qui se lit très vite et qui est très instructif. Ce fut une bonne découverte et une bonne leçon. Vous pouvez le télécharger gratuitement au format PDF en allant sur le lien suivant : télécharger l’ouvrage