Plus on répète quelque chose et plus cela devient un automatisme qu’on fait sans se poser de questions. C’est exactement ce qui se passe pour ma pratique de la méditation. Je n’y fais plus vraiment attention, je médite naturellement le matin après le réveil. C’est ce que j’ai trouvé de meilleur pour commencer la journée. Je suis dès le matin plus vigilant pour ne pas alimenter mon mental dès qu’il se raconte des histoires.
Si vous souhaitez développer votre routine, commencez par quelque chose d’hyper facile au départ comme 5 minutes de méditation. Vous serez sûr de réussir, de le faire chaque jour et SURTOUT les jours où vous n’aurez pas envie. Au bout d’un mois ou deux, cela sera vraiment devenu un automatisme au même titre que de se brosser les dents ou prendre sa douche.
Mais comment faire lorsqu’on voyage, lorsqu’on est dans un contexte différent ?
Je me souviens lors de ma lune de miel avec Yoko à Bali. Quand nous sommes partis, j’étais à l’aéroport de Kuala-Lumpur en transit au moment où je médite habituellement. Comment méditer dans ce cas ? C’est pareil pour vous si vous êtes chez des amis ou en vacances dans un autre pays.
Je me demandais comment j’allais pouvoir méditer comme j’utilise les méditations guidées du site « headspace ». Je m’étais pris au jeu comme il y a un compteur qui note chaque méditation réalisée et l’objectif est d’aller le plus loin possible. Si on manque un jour, le compteur se remets à zéro et il faut recommencer.
Le compteur « Headspace » que je consulte plus pour ne pas être influencé
C’est excellent pour faire de la méditation un jeu ludique et nous donner envie de pratiquer jour après jour. J’ai réalisé en même temps à ce moment-là que nos attachements sont là où on les attends le moins. Je me demandais assez embêté comment j’allais pouvoir méditer dans cet aéroport de Kuala-Lumpur. Après quelques minutes, je me suis rappelé que je méditais pour vivre dans le moment présent, pour être plus conscient de mes propres pensées et lâcher prise. J’étais paradoxalement en train de faire tout l’inverse. J’étais attaché à ma pratique. Je m’étais pris dans le jeu des méditations « Headspace » et comme j’étais bloqué dans ce contexte, je me sentais moins bien. J’ai ressenti la même chose lorsqu’en Bourgogne je n’avais pas accès à internet.
A chaque fois, la recette est la même, c’est le moment pour se « décoller » de ses attachements. Ce jeu qui me facilite la vie chaque jour pour méditer naturellement avait perdu de son sens dans ce contexte précis. La clé est de se détendre et s’adapter à la situation nouvelle. C’est ce que j’ai fais en m’inventant un nouvel exercice de pleine conscience juste pour l’aéroport. Je me suis installé tranquillement sur un siège confortable pour m’ouvrir aux sons, à l’espace autour de moi puis sur ma respiration. Cet exercice s’est avéré excellent et je sais maintenant lorsque je voyage que je peux à chaque moment m’adapter.
Nous nous attachons facilement sans même nous en rendre compte à des idées, à des façons de penser et à des façons de faire. La liberté est de s’adapter en utilisant ces outils s’ils sont pertinents et les laisser de côté dès qu’ils ne le sont plus.
« C’est seulement à l’instant de les quitter que l’on mesure son attachement à un lieu, une maison ou à sa famille. »