Une étrange rentrée, au début de l’été. Comme annoncé par Emmanuel Macron dimanche, tous les collèges, écoles et crèches du pays doivent rouvrir le 22 juin.
Après deux mois de confinement et d’école à la maison imposés par l’épidémie de Covid-19, et un mois d’accueil en dents de scie dans les établissements scolaires, ce sont donc tous les élèves, de la maternelle au collège, qui sont attendus en classe dès lundi.
Leur présence doit s’y faire «de manière obligatoire et selon les règles normales de présence», a insisté le chef de l’Etat, s’appuyant sur des indicateurs épidémiques au vert. Ce faisant, un nouveau protocole sanitaire, plus souple, doit être présenté ce matin. Pourtant, la reprise peine déjà à convaincre.
Un dispositif en question
Pour que le retour de tous les élèves en classe devienne à nouveau la norme, le ministre de l’Education nationale a, lundi, déjà indiqué que «la règle des 4 m2 carrés est abandonnée au profit d’une distance de 1 mètre latéral par enfant». En clair, et suivant le décret publié, si les élèves vont continuer à être séparés dans les salles de classe et dans les espaces clos, par une distance d’un mètre lorsqu’ils sont côte à côte ou quand ils se font face, ce ne sera plus nécessairement le cas dans les autres configurations.
Bilan du déconfinement scolaire : @jmblanquer revient sur “la décision extrêmement courage du président de la République” de rouvrir les écoles tôt. “Aujourd’hui tout le monde comprend que c’était la bonne décision à prendre”, se félicite @jmblanquer.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/1rnk8N05Wx
— LCP (@LCP) June 16, 2020
En conséquence, et alors que le protocole sanitaire initial imposait 15 élèves maximum par classe en élémentaire et 10 en maternelle, «la nouvelle donne va permettre d’accueillir tous les enfants», a promis Jean-Michel Blanquer. Pour autant, le nombre d’enfants revenant à la normale, d’autres mesures de distanciation vont perdurer, comme «des logiques de groupes classes» qui instaurent des récréations par roulements, ou des sens de circulation mis en place dans les établissements – pour éviter que les élèves ne se croisent.
De même, les gestes barrières, comme le lavage fréquent des mains, ne seront pas abandonnés, tandis que des prises de température seront régulièrement effectuées. Des questions demeurent toutefois en suspens, notamment autour de l’exigüité de certains locaux, particulièrement en maternelle, ou encore sur le port du masque obligatoire ou non pour les élèves.
Profs et parents peu convaincus
A cinq jours de la reprise, certains syndicats enseignants déplorent dans ce contexte un manque d’anticipation, eux qui, depuis mars, ont connu trois organisations différentes. Ils continuent, de ce fait, à faire part également de nombreuses interrogations. «Concrètement, on ne sait pas si les objets doivent être nettoyés régulièrement ou si les enfants vont pouvoir tous jouer au ballon», s’interroge par exemple Francette Popineau porte-parole du SNUipp-FSU, première organisation représentative des enseignants du primaire. «Mais c’est important que les élèves reprennent l’habitude de l’école», souligne la syndicaliste.
Du côté des parents, certains doutent néanmoins que ce retour en classe obligatoire soit réellement utile, surtout pour une période aussi courte, jusqu’au 3 juillet veille des vacances d’été. Un argument que balaye d’un trait la pédiatre Sylvie Dieu Osika. «Chaque jour compte. Il est primordial que les jeunes, qui parfois ont veillé tard la nuit, reprennent un rythme», dit-elle. A condition que leurs parents le comprennent.
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